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photos Loic Jean-Albert

AU PAYS DES SPORTS EXTRÊMES

AILLEURS / NORVÈGE / WINGSUIT BASE JUMPING

Publié le 1 décembre 2009, par Anne Pélouas

LA NORVÈGE EST LE PARADIS DES AMATEURS DE SENSATIONS FORTES, VOIRE TRÈS FORTES: BASE JUMPING, SNOWKITE, ESCALADE, PLONGÉE SOUS GLACE, RAFTING… DANS UN ORDRE DÉCROISSANT POUR LA MONTÉE D’ADRÉNALINE.

NORVÈGE: POUSSÉE D’ADRÉNALINE

L’homme a tout l’air d’un Batman déguisé en chauve-souris ou navette spatiale, avec une drôle de combinaison «ailée» sous les bras et «fuselée entre les jambes». Et c'est bien d’ailleurs une fusée qui s’élance sur la pente d'un haut sommet norvégien, puis dans le vide. Il porte encore aux pieds les skis qui lui ont permis de grimper sur la montagne, mais pas pour longtemps! Deux ou trois carrioles dans les airs en freestyle et notre homme volant détache ses skis et suit sa trajectoire, laquelle n’a vraiment rien à voir avec celle d'un parachutiste «ordinaire», en descente libre verticale puis ralentie par son parachute. À 45 degrés sur le ventre, celui-ci se tient bras et jambes écartés, tête première (casquée), pour diriger sa descente comme dans une luge invisible. Tout va alors très très vite, à 160 kilomètres-heure en moyenne: l’homme-oiseau rase les flancs d'une montagne, dévale une vallée glaciaire, encadrée par des pics acérés, jette un œil sur un magnifique fjord en contrebas, puis déclenche son parachute sur la terre ferme.

Le «wingsuit base jumping» est à coup sûr l’un des sports les plus extrêmes de la planète, pratiqué dans plusieurs pays, dont la Norvège à cause de ses hauts sommets et de la légalité du sport que d'autres pays ont interdit. Ceux qui le pratiquent n'ont assurément pas froid aux yeux! Le vieux rêve d'Isard continue de les hanter…  C’est à un Français, Patrick de Gayardon, qu'on doit la première conception, en 1994, d'ailes souples attachées au corps du parachutiste, entre bras et jambes. Le principe de fonctionnement d'une combinaison ailée (wingsuit) est semblable à celui d'une aile souple de type parachute, kite ou parapente. Le vent qui s'engouffre à l'intérieur rend l'aile plus rigide, favorisant portance et direction.

Depuis dix ans, les fous du wingsuit base jumping, très bons parachutistes au départ, se donnent rendez-vous en Norvège l’hiver, mais aussi l’été, car le saut se pratique aussi sans ski. Il suffit de grimper sur les hauteurs pour se lancer dans le vide, avec ou sans combinaison ailée, ce qui alors s’apparente à un « simple » saut en parachute. Pour un supplément d’adrénaline, certains participent à une course organisée en surplomb du petit village d’Innfjorden et de son fjord, sur la côte nord-ouest de la Norvège. En 2009, une bonne trentaine de «sauteurs» ont concouru deux par deux pour mériter en finale le titre d’homme volant le plus rapide au monde. C’est le Norvégien Frode Johannessen qui l’a emporté. À défaut de faire comme eux, on peut aller les voir sur place. La prochaine course est prévue du 14 au 17 juillet 2010.

ESCALADE

Quelques autres sports pratiqués en Norvège peuvent sembler moins extrêmes, mais plus accessibles et moins dangereux pour le commun des mortels. Plusieurs montagnes attirent par exemple les grimpeurs chevronnés. La région des fjords du Romsdal, avec la célèbre falaise Trollveggen et le sommet du Romsdalshorn, est ainsi considérée comme la Mecque de l’escalade athlétique. Celle de Rogaland est aussi réputée pour l’escalade de grandes parois rocheuses, tout comme la falaise de Kjerag à côté du Lysefjord ou celle qui surplombe la vallée Uskedalen, près de Bergen. L’hiver, Rjukan est la destination européenne préférée des grimpeurs sur glace, surtout de mi-janvier à mi-mars.

SNOWKITE

Nouvelle trouvaille des sportifs en mal de sensations fortes, le snowkite est également en vogue sur les hauts plateaux norvégiens. Skis ou snowboard aux pieds, harnais au corps, cerf-volant dans les mains et casque sur la tête, les pros du snowkite utilisent le vent plutôt que les télésièges pour se hisser vers les cimes enneigées et s’amuser dans la poudreuse à une vitesse pouvant atteindre 100 km/heure! Parmi les sites exceptionnels pour le pratiquer, Varanger, au nord du pays, est l’un des plus intéressants, avec vue sur l’océan Atlantique bouillonnant. Un vent puissant et constant attire les amateurs de snowkite. D’autres préfèrent les hautes montagnes de Tyin/Filefjell, le vaste plateau suspendu de la région de Hardangervidda ou la station de sports d’hiver Geilo, où les débutants peuvent prendre des cours durant les week-ends d’hiver.

DOUCES FOLIES

Pour terminer en «douceur», citons deux activités plus connues (plongée sous glace et rafting) qui peuvent tout de même donner une bonne poussée d’adrénaline. Les bons plongeurs, équipés d’un dry suit, se retrouvent l’hiver au large de Svalbard pour descendre dans un trou percé dans la glace à l’aide d’une corde. S’ouvre alors un monde surnaturel de cathédrales d’icebergs à la face inférieure d’un bleu profond et de troupeaux de phoques curieux. L’été. Plusieurs rivières avec des rapides de classes III et IV sont ouvertes au rafting plus ou moins extrême en Norvège. Armés de casques isothermiques, gilets de sauvetage et bien sûr pagaies, les amateurs n’ont que l’embarras du choix, notamment dans la vallée Setesdalen, dans le Sor-Trondelag ou sur la rivière Dagali à Voss. Cette station de ski réputée de l’ouest de la Norvège, installée au pied du mont Groseda et près du lac Vangsvatnet, est aussi le théâtre d’un festival original: la «semaine des sports extrêmes» qui accueille des centaines de sportifs et de curieux!

Volume - 4

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