Article plein air d'ailleurs

photos Henry Georgi

CATSKI À FERNIE, TOUT SIMPLEMENT JOUISSIF!

SPORTS ACTUELS / COLOMBIE-BRITANIQUE / CATSKI

Publié le 1 décembre 2010, par Alain Bisson

LE CATSKI EST POUR LES TRICHEURS QUI S’ASSUMENT ET LES GOURMANDS SANS COMPLEXE. J’EN SUIS! GRÂCE À LUI, ON PEUT ACHETER SON CIEL DANS LES MONTAGNES RECULÉES DE L’ARRIÈRE-PAYS PLUTÔT QUE DE LE GAGNER ET AVALER GOULUMENT EN UNE SEULE JOURNÉE UN NOMBRE DE DESCENTES QU’ON METTRAIT DES JOURS À ATTEINDRE EN SKI DE RANDONNÉE. 

Ceci dit, je suis aussi un adepte du concept de «mériter ses virages» avec des grimpes contemplatives. C’est la raison pour laquelle j’ai eu la vague impression d’être un tricheur et un boulimique impénitent lorsque je me suis pointé à Island Lake Catskiing Resort (ILCR) près de Fernie en Colombie-Britannique, en mars dernier.

IMAGINEZ

Séjourner au creux d’une vallée perdue, à une vingtaine de kilomètres de toute civilisation, dans de luxueux bâtiments en pièce sur pièce. Enfiler pendant trois jours les descentes dans la poudreuse des cuvettes alpines et des sous-bois de la Lizard Range, sur le flanc est des Rocheuses. Et tout ça sans presque suer grâce aux chenillettes!

Island Lake Catskiing Resort est situé sur un territoire exclusif de 7 000 acres. L’hiver, la route s’arrête dans le stationnement du parc provincial du mont Fernie où le personnel d’ILCR vient nous cueillir en catski pour les huit derniers kilomètres.

Le chemin jusqu’au quartier général serpente à travers la toute dernière forêt de cèdres rouges matures du sud-est de la Colombie-Britannique. Épargnés de la coupe et des feux qui ont dévasté la région au début des années 1900, certains des vénérables ont plus de 800 ans.

Au fond de la vallée Cedar, quatre édifices rustiques et néanmoins haut de gamme se lovent aux berges du petit lac Island. La Lizard Range crève le ciel en amont et on peut très facilement mesurer l’immensité du terrain de jeu qui sera nôtre.

Le bâtiment principal, le Tamarack Lodge, est le plus récent rejeton du complexe. On y trouve notamment une grande salle à manger, imposant foyer de pierres inclus, où les convives (50 personnes max) dégustent une fine cuisine réconfortante.

Situé à un jet de pierre, le doyen des chalets, le Bear Lodge, érigé au début de l’aventure du resort en 1988, est le centre nerveux du hameau avec son bar, sa boutique et son atelier. C’est aussi de là que partent les chenillettes à 9 heures tapant, tous les matins et qu’elles reviennent vers 16h.

Au cours de ces sept heures de ski quotidiennes, nous avons parcouru une moyenne de 4500m de dénivelé pendant trois jours, soit l’équivalent de plus d’une fois et demie l’altitude du mont Everest! Pas le temps donc d’arrêter pour manger le midi. On se sustente à petites bouchées pendant les remontées en chenillette avec le lunch préparé dans les cuisines du Tamarack Lodge.

Et la glisse ne vous décevra pas. Promis! Le domaine skiable est gigantesque, ce qui permet de garder intacts des coins de poudreuse pour le lendemain, au cas où les nuages se fassent chiches et de néanmoins skier dans la neige vierge à chaque descente.

Après nous avoir déposés au sommet, la chenillette se retire vers la vallée. Le bruit de son moteur s’estompe pendant que nous chaussons les planches, parfois en équilibre sur une mince passerelle de neige. Nous sommes perchés sur une crête au beau milieu d’un territoire unique que peu ont foulé.

Le vent siffle, la neige tourbillonne et la coulée d’une récente avalanche qui s’arrête à nos pieds nous rappelle où nous sommes: en haute montagne, au cœur des Rocheuses, dans un terrain complètement sauvage. La beauté des paysages, où nulle part ne se voit la trace de l’homme, est saisissante. Le temps s’arrête. Puis, on prend une bonne goulée d’air pour chasser le trac et on fait festin avec reconnaissance de la section de neige immaculée choisie par nos guides.

Pièce maîtresse du domaine et un de mes secteurs préférés le Geisha Bowl a la largeur de 50 terrains de football, peut-être plus! Surplombé par une crête escarpée, il commence par un gigantesque champ de neige puis coule vers la vallée sur près de 1000m de dénivelé à travers diverses «lignes» de sous-bois. Jouissif. Tout simplement.

CATSKI AU QUÉBEC

Du catski au Québec? Bien sûr. Mais il ne faut pas s’attendre aux dénivelés des Rocheuses. Divisons par deux ou presque… Voici mes trois coups de cœur.

SKI CHIC-CHOCS: l’entreprise lancée par le guide de haute montagne Stéphane Gagnon en 2006 est la seule détentrice d’un permis pour le ski mécanisé dans le parc de la Gaspésie. Son Éden se trouve dans le très neigeux secteur de Mines Madeleine et flirte avec des cimes dépassant les 1000m. Pour la gâterie totale, on succombe au forfait incluant le Gîte du Mont Albert.

CATSKI SAFARI, MASSIF DU SUD: la doyenne des opérations catski au Québec. Idéal pour une première expérience de ski hors-piste. La virée d’une journée comprend un «diner montagnard» partagé dans une tente prospecteur perdue dans l’arrière-pays.

LA RÉSERVE, SAINT-DONAT: skiez l’autre versant de la station de ski et remontez en catski pour recommencer jusqu’à plus soif… 10$ la remontée.

Volume - 6

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