Sylvain Rolland est un québécois qui a décidé de mettre sa vie sur pause et de partir à l’aventure avec son vélo! En avril dernier, après avoir longuement préparé son projet, Sylvain a enfourché son vélo à Prévost, au Québec, et a entrepris un voyage de 7 000 km qui devrait le mener au Honduras, en Amérique centrale.
Notre aventurier a déjà traversé une partie du Canada, les États-Unis et le Mexique. Au moment d’écrire ses quelques lignes, Sylvain traverse la frontière Guatemala pour entreprendre le dernier droit de son voyage.
Lorsque Sylvain nous a contactés, nous lui avons demandé: «Mais qu’est qui pousse un homme à quitter son travail, sa conjointe et le confort de son foyer pour partir dans un périple de 7 000 KM à vélo?» Nous avons copier sa réponse intégrale ci-bas.
«La pression sociale est insoutenable, le moule est en acier trempé. Oui il est possible de rêver, mais restons dans le socialement acceptable svp. Rêvons d’une piscine creusée, d’une promotion, de changer sa voiture aux deux ans. Pourquoi pas un deuxième emploi pour nous payer tous cela?
Plusieurs d’entre nous ont des moments où ils voudraient goûter à une autre vie et prendre la première sortie de l’autoroute sur laquelle nous roulons à une vitesse folle, ne serait-ce que pour quelque temps. On garde cette idée pour nous-mêmes jusqu’à ce que la flamme ne s’éteigne. Gare à ceux qui en parleront, ils auront tôt fait de se faire prescrire quelques pilules du bonheur ou dissuader par leur entourage. Seuls ceux qui seront convaincus qu’il est possible de vivre leurs rêves et, de façon générale, qui seront soutenus par leurs proches, pourront le réaliser.
C’est ce qui m’est arrivé. Depuis plus d’un an, je rêvais de quitter à vélo pour un grand périple. Je savais que je devrais le faire seul. Pas facile de trouver des compagnons de voyage qui quitteront emplois, conjoints ou conjointe, ainsi que toutes ces responsabilités de la vie sans compter le poids moral de décider de piger dans ses maigres économies pour parcourir 7 000 kilomètres sur son vélo entre Prévost au Québec et Tegucigalpa au Honduras. $30 dollars par jours sera le budget et cinq mois la durée. Ma conjointe, native du Honduras, me connaît, je suis toujours avec une idée en tête et un nouveau projet à réaliser. Pas facile pour elle mais cette femme me supporte toujours et ressent l’importance que ce rêve a pour moi. Elle accepte alors de m’appuyer et de garder le fort durant mon absence. Mon fils, maintenant âgé de 20 ans, lors des vœux du Nouvel An, à minuit, où l’on se prend habituellement dans les bras pour se souhaiter santé et bonheur, me dit qu’il souhaite que je réalise ce rêve et que c’est important pour lui, pour lui démontrer qu’il est possible d’aller au bout de ses rêves. Ça m’a donné un coup. Soudainement le rêve devint un défi. Un défi organisationnel, psychologique et physique.
Le 12 avril je quitte donc Prévost, rempli de doutes, le vélo chargé comme un âne. Depuis, plus de 115 jours et 6000 km ce sont écoulés, je suis sur le point de franchir la frontière sud du Mexique et entrer au Guatemala. Douze kilos en moins, la tête remplie de merveilleux souvenirs. Les épreuves physiques ont été multiples et fréquentes, le focus psychologique fut difficile à tenir pour une si longue période mais la richesse qui vient s’accrocher à moi à chaque jour est inestimable. Je vis, depuis le départ, simplement. Je côtoie la richesse des pauvres. Je compte souvent sur l’aide des gens qui eux-mêmes en auraient plus besoin. La richesse et la générosité des humbles est grande.
Je voudrais, suite à ce voyage et avec l’aide de mon fils, passionné et étudiant en cinéma qui montera un film sur le sujet, inciter les jeunes à suivre leurs rêves, qu’ils cadrent ou non dans le moule sociétaire et surtout de persévérer.
Vous verrez ci-bas quelques-unes des photos que Sylvain a amassées pendant les 115 premiers jours de son périple. Toute l’équipe de Découvertes te souhaite la meilleure des chances pour la fin de ton voyage! Tu es la preuve vivante qu’avec de la volonté, nous pouvons tous accomplir nos rêves les plus fous!»
Pour lire son journal de bord, suivre sa progression et voir l’ensemble de ses photographies, rendez-vous sur son blog «Dérapage contrôlé.
