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AVALANCHES ET CHANGEMENTS CLIMATIQUES: LIENS POSSIBLES?

CHRONIQUE / IMPACT

Publié le 1 décembre 2013, par Marie-José Auclair, biologiste

POUR LES PLUS AVENTUREUX, LES SÉJOURS EN MONTAGNE EN ARRIÈRE-PAYS SONT SYNONYMES DE VOLUPTÉ, MAIS LES PAYSAGES ENNEIGÉS À PERTE DE VUE PRÉSENTENT AUSSI UN ASPECT REDOUTABLE: LES AVALANCHES. SACHANT QU’ELLES SONT INFLUENCÉES DIRECTEMENT PAR LE CLIMAT ET LES CONDITIONS MÉTÉOROLOGIQUES (CHUTES DE NEIGE, FLUCTUATION DES TEMPÉRATURES), PEUT-ON EN DÉDUIRE QUE LES SAUTES D’HUMEUR DE NOTRE CLIMAT EN AUGMENTENT LES RISQUES?

Rappelons qu’une avalanche résulte du déplacement d’une masse de neige sur une pente (généralement entre 35 et 45 degrés), à la suite d’une rupture du manteau neigeux. Sur un versant, l’accumulation de neige se maintient dans un équilibre qui dépend de plusieurs facteurs comme la qualité de la neige, la pente, le type de sol et le couvert végétal. Cet équilibre peut se rompre instantanément en raison de changements de conditions de la neige, ou encore, après le passage d’un skieur. Sous l’effet de la gravité, d’immenses volumes de neige peuvent alors déferler: c’est l’avalanche.

IL EXISTE TROIS GRANDS TYPES D’AVALANCHES:

- L’avalanche en aérosol est formée d’air et de neige sèche fraîchement tombée en abondance. C’est la plus spectaculaire! Elle est précédée d’une onde de pression dévastatrice qui agit un peu comme un cyclone et dévale à une vitesse fulgurante pouvant atteindre 400km/h.

- L’avalanche de neige humide survient lors d’un redoux hivernal ou au printemps. Formée de neige humide et dense, elle s’écoule comme un torrent, mais de manière beaucoup plus lente que la précédente (rarement plus de 100km/h), et sa trajectoire est guidée par le relief.

- L’avalanche de plaques résulte d’une cassure d’une couche du manteau neigeux, constitué de neige relativement dense (formée par le vent) et reposant sur une sous-couche de neige sans cohésion. Comme un panneau de neige qui se détache, elle est souvent déclenchée par des skieurs ou des randonneurs. Les blocs, de taille variable, glissent à une vitesse pouvant dépasser les 100km/h et à l’arrêt, ils forment un dépôt chaotique.

Il semble qu’en raison du manque de données et de la diversité des types d’avalanche, le rôle des changements climatiques sur l’activité avalancheuse soit difficile à établir. Les scientifiques se perdent en conjectures. Selon certaines hypothèses, l’activité avalancheuse diminuerait à?basse et moyenne altitudes en raison d’une moins grande couverture neigeuse, alors qu’elle pourrait augmenter en haute altitude (à plus de 2500m), en raison de l’augmentation attendue des précipitations (sous forme de neige).

D’autres prédisent qu’en raison de la fréquence accrue des périodes de redoux, on peut s’attendre à une augmentation du potentiel des avalanches de neige?humide par rapport aux avalanches de neige sèche. Ce qui peut influencer la gestion du risque, car le type de neige modifie l’écoulement et les distances que parcourent les avalanches.

Peu importe l’évolution des avalanches, une bonne préparation, la connaissance des conditions de neige et la prudence sont toujours de mise avant de s’aventurer en terrains de neige vierge.

Pour obtenir davantage d'informations à propos des avalanches ou pour vous inscrire à des formations sur le sujet, consultez le site web du Centre d'avalanche Haute-Gaspésie - Québec ou entrez en contact avec eux à partir de leur Page Facebook. Plus vous êtes informé, meilleures sont vos chances de bien réagir en cas d'urgence. 

Volume - 12

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