Camp de kayak avec les épaulards - Jour 4

Derrière nous, quelqu’un signale une observation, mais de mauvaise foi nous concluons rapidement que ce n’est probablement qu’un énième marsouin. Une minute plus tard, Nooka entrevoit au loin quelque chose de bien plus gros et nous invite à nous diriger tranquillement vers l’observation. Le cœur battant la chamaille, nous progressons rapidement. Plus nous approchons, plus ce que mes yeux voient devient clair, et c’est moi cette fois qui ai la grâce de m’époumoner en hurlant « OOORRCAAAAA » ! Dans un semi-chaos nous nous dirigeons vers le clan de trois spécimens, l’heure presse. Finalement, nul besoin de pagayer bien loin, car le clan (non pas de trois, mais de six, puis neuf spécimens) change de direction et fonce vers nous !

Nous nous regroupons et restons immobiles, nous sommes très près de la frontière invisible et tenons à la respecter malgré notre excitation. De toute façon, plus besoin d’avancer : DOUZE orques nous tournent autour ! Elles surfent, tapent de la queue, tournent sur le dos. Finalement, comble du rêve, un gros mâle ainsi qu’un petit qu’on soupçonne d’avoir à peine quatre mois nous montrent ce qu’on appelle un spy hop, se donnent un élan et sortent de l’eau bien droits, nous laissant admirer la moitié de leurs corps jusqu’aux nageoires latérales. Nooka nous fait signe de nous approcher de lui tranquillement, il a avec lui un microphone sous-marin nous permettant d’entendre le chant des somptueux mammifères. C’en est trop, je fonds en larmes.

Nous restons sur place une vingtaine de minutes avant que le clan ne se dissipe et se dirige vers la réserve faunique. C’est le cœur gros et les larmes aux yeux que nous retournons au camp, où Chris nous attend avec un bon gros déjeuner. Nous ne sommes pas près d’oublier cette journée. Nous nous pressons de manger et paqueter, l’excursion a été beaucoup plus longue que prévu et le bateau-taxi vient nous chercher à 13h.

Deux heures trente de route plus tard, de retour à l’ile de Quadra, nous disons adieux au groupe. Heureusement, notre aventure en Colombie-Britannique est loin d’être terminée, nous prenons la route vers Tofino, où, qui sait, nous attendent peut-être d’autres mammifères marins !

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