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CHRONIQUE SANS FRONTIÈRES

Publié le 1 juin 2011, par Jean-Étienne Poirier, anthropologue

EN PROVOQUANT LA RENCONTRE, EN FORÇANT LE CROISEMENT DES REGARDS, ON PRODUIT PARFOIS DE PETITES BOUTURES D’AMITIÉ. À TOUT LE MOINS DES INSTANTS D’HUMANITÉ. À L’HEURE DU BILAN DE VOYAGE, EN REPENSANT À TOUTES CES RELATIONS INACHEVÉES ET AU FAIT QUE VOYAGER EST LE LOISIR DE NOS SOCIÉTÉS PRIVILÉGIÉES, SE POINTE UN PEU DE CULPABILITÉ. TOUTES CES PHOTOS PRISES ET QUE L’ON A JAMAIS EU LE BON SENS D’ENVOYER AUX GENS QUI Y FIGURENT, TOUS CES RETOURS RÉCLAMÉS QUE L’ON A JAMAIS LE TEMPS D’ENVISAGER.

Avant d’être une considération ou un geste de réciprocité posé envers les personnes ou le territoire, la responsabilité et le sentiment coupable sont attachés à un lot de valeurs que porte notre culture. Cette culture qui, à travers l’œil du Bédouin, de l’Innu ou d’une Berbère, peut sembler exotique, bizarre et difficile à saisir. Une culture que parfois on impose sur notre route, avec dans notre bagage tout fait de plastique toutes sortes de prétentions dont celle de vouloir sauver l’environnement.

Troquer le parcours pour un séjour, faire un peu moins de distance et s’engager dans la présence, voilà des pistes possibles pour repenser ce qu’est la responsabilité. Prendre le temps de vivre le territoire et de le découvrir dans le regard des gens qui l’habitent, juste derrière chez soi. Laisser pour un instant les envies de bout du monde, par exemple, pour aller à la rencontre des Innuat1, ce peuple rieur qui habite la même forêt que nous. S’ouvrir à des changements d’attitudes, trouver le courage de quitter la maison en y laissant quelques certitudes…

La responsabilité du voyageur d’aujourd’hui, avant même de tenter compenser la trace de carbone générée par ses déplacements, c’est aussi prendre conscience de son propre exotisme et de ses étourdissants paradoxes. Le plus grand présent que l’on puisse offrir aux autres suite à notre passage en mode voyage est de s’affairer à ce que l’errance nous propose de plus précieux: l’incontournable — mais souvent très laborieuse — opportunité de changer.

1 Les Innuat, que l’on nommait autrefois Montagnais, portent depuis longtemps le surnom de «peuple rieur».

Volume - 7

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