ENTRE CIEL ET NEIGE

Le temps venu pour notre belle province de dérouler son épais tapis blanc, certains espaces se transforment en refuges pour les kiteurs du Québec, une «famille» de passionnés de la glisse. Malgré tout, encore trop peu de gens exploitent le vent d’hiver pour s’amuser. Pourtant, il représente une source inépuisable de divertissement et de pure adrénaline. Lumière sur ce sport et partage avec des mordus du snowkite dont le quotidien tourne autour du vent!

On connaît très bien le kitesurf, planche aérotractée sur l’eau. Mais le snowkite est-il aussi populaire? Et à qui s’adresse-t-il?

Saviez-vous que le Québec a été l’hôte de la Coupe du monde de snowkite à quelques reprises? Selon moi, si les festivals et compétitions de snowkite ne sont pas assez médiatisés à travers la province, convoitée pour ses lacs gelés, ses champs enneigés ou ses sommets montagneux, on peut au moins se réjouir de constater que le nombre d’adeptes et de participants augmente d’une année à l’autre dans toutes les régions du Québec, à en juger par les discussions sur les forums locaux et par la demande de cours auprès des instructeurs de snowkite. Les initiés sont de tous âges et parfois même, nous surprennent! Ma passion pour l’enseignement du snowkite m’amène à faire des rencontres fortuites me servant ensuite d’exemples pour réussir à convaincre les gens «inquiets» de se mettre au sport. Il en est ainsi de cette femme d’une cinquantaine d’années détestant l’hiver et n’ayant jamais fait de ski ou de snowboard de sa vie, qui, un jour, en apercevant des snow-kiters dans un champ de Joliette, a décidé d’en faire tout simplement «son» sport!

Parce que le snowkite, c’est «tout ça» dans un même sport: accessible à tous! Familial! Ressourçant! Énergisant! Un monde de sensations fortes, avec cet extraordinaire sentiment de liberté que tous ceux qui pratiquent ce sport, en filant dans le vent et sur la neige, peuvent absolument éprouver et comprendre! 

Normand McGuire résume ainsi sa passion pour le snowkite: «En hiver, toutes les journées où il vente le moindrement sont des journées pour pratiquer, c’est-à-dire presque tous les jours. Plus facile l’hiver que l’été, surtout que cela demande moins de vent en hiver à cause de la glisse sur neige et de la plus haute densité de l’air froid. Toutes les sorties en famille sont pour moi une grande source de plaisir. De voir mes enfants arborer un immense sourire de satisfaction après avoir traversé le lac des Deux Montagnes me donne l’impression d’avoir accompli le partage de ma grande passion de la glisse, propulsée par le vent.»

Bob Pelletier saute sur toutes les occasions de jouer avec Éole. Il parcourt en moyenne entre 2000km et 3000km par hiver. Ses skis et ses voiles sont toujours prêts dans son Jeep au cas où... Quand Rimouski et ses environs ne lui offrent plus assez de neige, il se déplace plus au nord vers d’autres lacs et champs. Au lac Saint-Jean notamment, où il prolonge la saison et bat ses propres records de vitesse (84,8km/h) pendant la saison 2012 et parcourt la plus longue distance en une seule journée, soit 200km! «Glisser sans effort dans la direction de son choix sur une surface de neige vierge procure un plaisir dont on ne se lasse pas.» La différence avec le kitesurf, selon Romain Barachko, c’est que le snowkite a un côté tridimensionnel: «Vous n’êtes pas obligés de rester sur une surface plate, puisque le cerf-volant permet de remonter des pentes et de se déplacer dans les montagnes.»

Loin du tohu-bohu des stations, sans avoir à attendre l’interminable remonte-pente, un lac, un champ, une banquise ou une montagne sont autant d’endroits rêvés pour la glisse ou pour pratiquer sauts et manœuvres aériennes. Le choix du lieu se fait simplement en fonction des conditions de neige, de la direction des vents et de l’expérience du «rider». Dans le dédale des possibilités, c’est majoritairement dans les champs vallonnés par la neige abondante, ou sur les lacs et baies gelés pour parcourir de longues distances, que nous nous retrouvons afin de profiter de la «grande puissance douce que la nature nous offre à travers son souffle.» Mais une «gang de riders» confirmée comme Romain trouve son adrénaline sur les pentes et sommets des Chic-Chocs ou les plateaux très dépaysants des monts Groulx quand ces derniers ne sont pas trop ventés, pour faire du «vol de pente» qui consiste à se laisser porter par la voile en suivant de près la pente. À chacun son champ de neige ou son sommet! Mais d’un bout à l’autre de la province, le snowkite nous fait jouer avec l’hiver. «Mon pays, c’est l’hiver», dit le poète… Et si c’était aussi le snowkite, pour redécouvrir l’espace entre ciel et neige? Alors, vous savez où nous trouver!

TOP 10 DES MEILLEURS SPOTS AU QUÉBEC

1       LAC SAINT-JEAN 

2       RIMOUSKI ET SES ENVIRONS 

3       LAC DES DEUX MONTAGNES (OKA) 

4       LE FJORD DU SAGUENAY 

5       LA BAIE

6       LAC MATAPÉDIA

7       LAC SAINT-PIERRE (POINTE-DU-LAC)

8       LA BAIE DE GASPÉ

9       VENISE-EN-QUÉBEC

10     CHICOUTIMI (LA BAIE ET LES CHAMPS)