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photos Marie-José Auclair

GALÁPAGOS: ÎLE ENCHANTERESSES

DOSSIER / GALAPAGOS (ÉQUATEUR)

Publié le 1 juin 2010, par Marie-José Auclair

S’ENROBANT PARFOIS D’UN ÉPAIS BROUILLARD, LES GALÁPAGOS DÉGAGENT UNE AURA DE MYSTÈRE ET CONSTITUENT UNE VITRINE UNIQUE SUR L’ÉVOLUTION DES ESPÈCES. L’ABSENCE DE MAMMIFÈRES TERRESTRES A LAISSÉ TOUTE LA PLACE AUX OISEAUX ET AUX REPTILES. ON S’Y CROIRAIT EN PLEIN PARC JURASSIQUE!

À 1000km au large de l’Équateur dans l’océan Pacifique, s’étend l’archipel des Galápagos ainsi que la réserve marine qui l’entoure. Il est composé de cinq grandes îles (Fernandina, Isabela, San Cristobal, Santa Cruz et Santiago), de 14 moyennes et petites îles aux noms évocateurs (Santa Maria, Marchena, Espanola, Pinta, Baltra, Santa Fé, Pinson, Genovesa, Rabida, Seymour, Wolf, Tortuga, Bartolomé et Darwin) et aussi de 42 îlots pour une surface totale de 8000 km². Quatre d’entre elles sont habitées et la capitale en est Puerto Baquerizo sur l'île San Cristobal.

Le meilleur moyen de visiter les îles est sans aucun doute la croisière. Curieusement, les voyageurs traversent plusieurs fois la ligne de l’équateur durant le voyage, chacun de ces passages étant joyeusement souligné. Le Parc National des Galápagos a désigné un peu plus de 50 sites à visiter, toujours en compagnie d’un guide naturaliste dans des circuits organisés et contrôlés.

Chaque île, chaque escale est l’occasion d’incroyables rencontres avec le monde animal. Dans cette ambiance de paradis terrestre, les créatures qui ont été à l’abri de contacts humains se laissent approcher sans crainte. Pour éviter d’altérer l’équilibre fragile des écosystèmes et de leurs habitants, suivez la consigne: «Prenez des photos et enrichissez vos souvenirs, mais ne laissez seulement que la trace de vos pas.»

LE COMMENCEMENT DU MONDE

Les éruptions volcaniques ont contribué à la création d’étranges paysages formant un mélange de décors lunaires et de végétation luxuriante. Les plus anciennes îles ont émergé il y a plusieurs millions d’années mais le volcanisme toujours actif continue d’agrandir l’archipel.

Bien qu’elles soient situées sous l’équateur, les îles connaissent un climat tempéré. Les eaux froides et bien oxygénées du courant de Humbolt en provenance de l’Antarctique se mélangent au flux nourricier du courant équatorial qui baigne les îles, créant un milieu très favorable au développement d'une abondante vie marine.

On distingue deux saisons: de janvier à mai, une saison de pluie (23 à 27°C) où la mer est assez calme et tempérée et, de juin à décembre, une saison sèche (19 à 20°C), assez froide.

VENUES DES PROFONDEURS DE LA TERRE

Les Galápagos doivent leur existence à un point chaud volcanique, une zone de la croûte terrestre plus fragile et propice aux remontées magmatiques. Ce point chaud est situé sous la plaque de Nazca, une plaque tectonique océanique sur laquelle reposent les Galápagos. Alors que le point chaud demeure fixe, la plaque se déplace vers l'est, à raison de 3 à 6 cm par an vers le continent sud-américain. Le magma en fusion perce l’écorce terrestre et trouve son chemin vers la surface, créant un alignement volcanique qui forme le chapelet d’îles de l’archipel. Ainsi, les îles orientales plus anciennes (5 à 9 millions d'années) comme San Cristobal, sont érodées et leur relief fortement émoussé alors que sur l’île Fernandina à l’extrême ouest et datant de 700 000 ans, le volcan La Cumbre, un des volcans les plus actifs du globe, crache son magma en fusion et une lave incandescente jaillit toujours de ses  flancs.

UN MILIEU INHOSPITALIER ET POURTANT…

Entraînées par les courants marins, les espèces animales et végétales qu’on y observe sont venues du continent sud-américain, il y a des millions d’années. Elles ont dû s’adapter à la présence d’éruptions volcaniques, un milieu particulièrement hostile à la vie. Pourtant, dans l’isolement extrême de ces îles, la vie se diversifia d’une île à l’autre, de telle sorte qu’elles constituent le refuge d’espèces animales et végétales dont le taux d’endémisme est sans doute le plus élevé au monde. Des espèces comme les iguanes terrestre et marin, la tortue géante et de nombreuses espèces de pinsons, de fous, de mouettes et un albatros, qui ne vivent nulle part ailleurs, font des îles Galápagos un exemple de l’évolution.

Les oiseaux marins comptent aussi plusieurs espèces endémiques comme le cormoran des Galápagos dont les ailes ont régressé, le rendant inapte au vol, une espèce d’albatros, trois fous, deux mouettes et le manchot des Galápagos, le seul que l’on trouve au nord de l’équateur. L’océan présente la même richesse avec seize variétés de baleines, sept dauphins, douze requins et cinq raies.

RUPTURE ENTRE SCIENCE ET RELIGION

À bord de l’expédition scientifique du Beagle faisant escale aux Galápagos en 1835, Charles Darwin, un jeune naturaliste britannique, découvre dans différentes îles 13 espèces de pinsons cousines de celles d’Amérique du Sud. Il constate que les oiseaux pourvus d’un gros bec cassent les graines les plus dures alors que ceux au bec long et fin préfèrent manger des insectes. Il imagine qu’au fil du temps, les pinsons finissent par ne plus avoir la même alimentation et ne fréquentent plus les mêmes endroits. Peu à peu, ils donnent naissance à de nouvelles espèces à partir d’un ancêtre commun. Ces observations lui inspireront L’Origine des espèces, un ouvrage qu’il publiera en 1859. Cette théorie basée sur la sélection naturelle bouleversera les fondements de la biologie en expliquant de façon logique l’évolution et la diversité de la vie.

LA MASCOTTE DES ÎLES

Ayant remarqué la ressemblance entre la carapace retroussée à l’avant de certaines espèces de tortue géante et la selle de leur monture, les Espagnols ont appelé les îles «galápagos», qui signifie à la fois tortue et selle en espagnol. Également appelée «tortue éléphantine» en raison de ses énormes pattes, la tortue géante possède des pieds épais, non palmés, munis de griffes, ce qui la distingue des tortues de mer. Chacune des espèces est endémique à une seule île, parfois même à une région d’une île.

LES GALÁPAGOS, UN TRÉSOR NATUREL EN PÉRIL

En cette année de la biodiversité, l’évocation des Galápagos rappelle la précarité des merveilles naturelles de la planète. Premier à être inscrit en 1978 sur la Liste du patrimoine mondial de l’Unesco et victime de sa popularité, l’archipel des Galápagos est aujourd’hui menacé. La fréquentation par les passagers de navires de croisière a considérablement augmenté au cours des dernières années, ce qui alimente la hausse de l’immigration et la circulation entre les îles Galápagos et par le fait même, accentue l’introduction d’espèces invasives. Notons entre autres espèces les chèvres, rats, porcs, chiens, chats et les fourmis de feu qui détruisent les écosystèmes insulaires et menacent la survie de plusieurs espèces animales en s’attaquant notamment aux œufs de tortues, d’iguanes et manchots. Une seule chose à faire: aimer et protéger les Galápagos, avant qu’il ne soit trop tard!

QUOI FAIRE?

  • Gravir le Bartolome sur l’île du même nom par un sentier balisé et jalonné de manifestations volcaniques. Au sommet, on peut admirer le rocher Pinnacle, une aiguille rocheuse qui se dresse comme une sentinelle gardant le volcan principal de l’île.
  • Baignade et plongée en apnée en compagnie de lions de mer, manchots et poissons à profusion. Quelques îles ont de magnifiques plages pour nager.
  • Plongée sous-marine. Des pourvoyeurs spécialisés offrent l’accès à des sites de plongée parmi les plus beaux d'Amérique du Sud et du monde entier.
  • La Station de recherche Charles Darwin sur l’île Santa Cruz. Rencontre avec Lonesome George, dernier survivant de l’une des sous-espèces de tortue dont l’âge vénérable est de 100 ans.
  • La Réserve des tortues géantes accessible par Santa Rosa, sur l’île Santa Cruz. Observation des reptiles au cœur d’une végétation luxuriante.

COMMENT S’Y RENDRE?

Billet d'avion depuis Quito ou Guayaquil en Équateur

Transport par bateau entre les îles

http://www.galapagosislands.com

Volume - 5

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