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GENEVIÈVE AU PAYS DES MERVEILLES

ENTREVUE / GENEVIÈVE BORNE

Publié le 1 juin 2011,

 

LA PASSIONNÉE GLOBE-TROTTER EST UNE AVENTURIÈRE DANS L’ÂME, CURIEUSE ET JAMAIS RASSASIÉE. POUR ELLE, LA TERRE EST GRANDE ET REMPLIE DE MERVEILLES. DÉCOUVERTES S’EST LAISSÉ ENTRAÎNER DANS SON UNIVERS À LA FOIS ÉCLECTIQUE ET MYSTÉRIEUX.

 

BORNE, C’EST QUÉBÉCOIS? Les ancêtres du côté de mon père viennent du Luxembourg et sont arrivés à Québec à la fin du 19e siècle. Parce que c’est bon de savoir d’où l’on vient, j’y suis allée en 2005 et j’ai trouvé ça tellement beau. C’est construit sur deux rochers avec une grande vallée au milieu et des ponts aqueducs qui partent d’une rive à l’autre. C’est de toute beauté!

 

L’ÉTYMOLOGIE DE BORNE SIGNIFIE SOURCE OU RUISSEAU. EN GÉNÉRAL, DIRAIS-TU QUE TU ES DU GENRE À SUIVRE LE COURANT OU À NAGER À CONTRE COURANT? Ni un ni l’autre. Je vois ma vie comme un delta, avec plein de possibilités. Je n’ai jamais vu ma carrière, par exemple, comme une ascension en ligne droite. Pour moi, c’est plus un éventail qui se déploie puisque je fais beaucoup de choses en parallèle.

 

ET LA PASSION DES VOYAGES, ELLE EST VENUE COMMENT? Ca me vient de mes parents. Ils aimaient beaucoup voyager, surtout en Europe. Mon père était dans l’armée et se déplaçait beaucoup. Il m’a envoyé beaucoup de cartes postales avec des images de partout dont celle de la Tour Eiffel. Ces cartes disaient simplement «Regarde Geneviève comme c’est beau! Je pense à toi. Je t’aime.» Ca me faisait rêver. Quand j’ai gravi la Grande Muraille de Chine, je me suis rappelé ma mère qui me l’avait montrée tant de fois dans des encyclopédies, en me racontant comment elle avait été construite. Quand je l’ai vue, j’avais le cœur qui me débattait car j’en rêvais depuis si longtemps.

 

EST-CE QUE LA GÉOGRAPHIE ÉTAIT TA MATIÈRE PRÉFÉRÉE À L’ÉCOLE? J’aimais beaucoup la géographie mais à l’adolescence, parce que je suivais les mouvements punk et new wave, c’était plus la musique et la mode qui retenaient mon attention.

 

QUEL A ÉTÉ TON PREMIER VOYAGE? Je suis allée en Europe en solo à 19 ans, ça m’a donnée la piqure. Je fréquentais alors les auberges de jeunesse et c’est là que je me suis rendu compte à quel point on peut voyager pour pas cher. Il y a beaucoup d’auberges de jeunesse établies dans des monastères, des vieux châteaux, dans des villas magnifiques avec des cours intérieures. Parfois les gens se privent de voyager en pensant que ça coûte cher mais on peut à la fois se loger pour peu et trouver des aubaines sur les billets d’avion si on se donne la peine de magasiner un peu.

 

QUEL GENRE DE VOYAGEUSE ES-TU? Je suis très napoléonesque. Pour moi, c’est la conquête du territoire. Je veux avoir l’impression d’avoir tout vu. Comme je suis de nature plus urbaine, je ratisse les villes, littéralement. Je veux avoir le sentiment d’avoir marché dans chaque rue, d’être montée dans chaque tour. Je suis une voyageuse assez intense. Pour voyager avec moi, il faut avoir beaucoup d’énergie et de curiosité.

 

VOYAGES-TU PLUS SOUVENT SEULE OU AUTREMENT? Je voyage souvent en compagnie d’une équipe de tournage pour mes émissions de voyage. Sinon, je choisis minutieusement mes partenaires. L’an dernier, je suis partie en Scandinavie avec la photographe Heidi Hollinger. On s’est donné rendez-vous à Stockholm et elle m’a amenée à Helsinki, d’où elle vient. On a fait une croisière ensemble et comme on est maniaques toutes les deux de photographie, c’était génial.

 

ES-TU DU TYPE SAC À DOS? Comme je préfère les villes au trekking ou au hiking, je marche énormément. Le soir venu, je ne fais pas dans le cinq étoiles mais je veux un minimum de confort, me sentir en sécurité, être dans un lieu paisible, réconfortant. Je suis en fait plus aventureuse qu’aventurière. Je n’ai encore jamais dormi sous la tente ou à la belle étoile. Je crois que je me sentirais trop vulnérable.

 

SELON TOI, LA TERRE EST GRANDE OU PETITE? Elle est grande. Très grande. À ce jour, j’ai fait 40 pays. C’est quand même pas mal. Mais quand tu prends une mappemonde et que tu inscris ces pays sur la carte, tu t’aperçois qu’il t’en reste tellement à découvrir. Je connais bien l’Asie mais je ne suis encore jamais allée en Australie ni en Afrique, sauf en Tunisie.

 

QUEL EST TON RAPPORT AVEC L’ASIE? Mon premier voyage en Asie était personnel. J’entendais parler du Cambodge depuis l’âge de 14 ans, moment où je me suis liée d’amitié avec Eva, ma première amie de culture différente. En 2002, après un séjour au Japon, je suis partie avec elle découvrir ce pays dont elle m’avait tant parlé. J’ai passé trois semaines, à Phnom Penh, dans la famille d’Eva et j’ai même eu la chance d’y rencontrer Angelina Jolie, venue y adopter son fils. Sont venues ensuite les séries télé qui m’ont amenée à découvrir le Vietnam, la Chine et l’Inde. Et je partirai bientôt pour l’Indonésie pour réaliser une nouvelle série.

 

COMMENT L’OCCASION DE LIER VOYAGE ET TRAVAIL S’EST-ELLE PRÉSENTÉE? J’avais fait une entrevue au retour de mon voyage au Cambodge en disant que je voulais faire le tour du monde. Une productrice m’a entendue et m’a proposé de réaliser cette série d’émissions de voyages. C’était en 2003. Je n’ai pas arrêté depuis. Je peux donc tirer la conclusion qu’en verbalisant nos rêves, en les nommant, on finit souvent par pouvoir les réaliser.

 

QUELLE EST TA VILLE PRÉFÉRÉE DANS LE MONDE? Londres. C’est une ville magnifique où je pourrais vivre. J’aime la musique anglaise, la mode anglaise, l’architecture anglaise et l’humour anglais.

 

Tu viens de publier un livre de photos et de magnifiques portraits tirés de tes périples à travers le monde. Comment procèdes-tu? Tu mets légèrement en scène ou ce sont des instantanés? Il n’y a là aucune mise en scène. Que du spontané. Des clichés pris sur le vif pour immortaliser une rencontre, une émotion. En fait, je photographie ce qui capte mon regard et ce qui touche mon cœur. Les photos ont été prises avec une petite caméra Canon PowerShot, tout simplement.

 

QUELS SONT TES COUPS DE CŒUR AU QUÉBEC? J’adore la Gaspésie, la vallée de la Matapédia. J’y suis allée six fois au moins dans le cadre de mes émissions «La grande virée» et «Dans ma caméra». Il y a toujours quelque chose à y découvrir, l’été comme l’hiver. Charlevoix me plaît aussi beaucoup, Baie-Saint-Paul tout particulièrement. Je me promets de voir bientôt Tadoussac et le fjord du Saguenay.

 

QU’EST-CE QUI POURRAIT ENCORE NOUS SURPRENDRE DE TOI? De savoir que j’adore la pêche à la ligne? Que j’accroche mon ver toute seule sur l’hameçon, que je décroche et vide mon poisson toute seule? Autant j’ai un tempérament sociable autant je me sens bien toute seule sur un lac, en chaloupe. J’ai d’ailleurs des amis qui ont une pourvoirie au Témiscamingue. L’été dernier, j’ai appris à pêcher à la mouche. J’adore!

 

QUELS CONSEILS DONNERAIS-TU AU VOYAGEUR QUI HÉSITE ENCORE? Aller à la rencontre des gens, poser des questions. Les gens aiment partager. D’un autre côté, il faut rester prudent et suivre son instinct. Au fil des ans, il ne m’est jamais rien arrivé.

 

QUELS SONT LES PAYS QUI T’INSPIRERONT UN JOUR LE DÉTOUR? J’ai une fascination pour l’Europe de l’Est. J’ai eu un grand coup de cœur pour Prague et là j’aimerais aller en Pologne, voir Varsovie. Je veux aussi voir Dubrovnik en Croatie. La Bulgarie aussi. Et quand j’aurai fini de faire le tour du monde, il me restera toujours les fonds marins car je suis une passionnée de plongée sous-marine. Je vais ainsi pouvoir continuer longtemps à explorer mon delta.

 

SES 3 COUPS DE CŒUR

LE CAMBODGE. Particulièrement les Temples d’Angkor. Cette cité est de toute beauté. Avec ses systèmes d’irrigation avant-gardistes; ses arbres qui repoussent sur les ruines de temples construits dans la jungle. Et que dire des Cambodgiens, un peuple meurtri, imprégné de son histoire. Il règne au Cambodge un équilibre fragile qui crée une ambiance extrêmement mystérieuse, quasi mystique. Ca m’a chavirée.

 

L'ISLANDE. J’ai eu l’impression de marcher sur la lune. La particularité du territoire m’a fait mieux comprendre l’univers de Björk par exemple. Quand on vient de cette île parsemée de chutes, de falaises, de geysers, de glaciers et de volcans, ca ne peut que vous imprégner de singularité et de mystère.

 

L'INDE. Tout y est intense. La nourriture, la musique, la danse, l’architecture, rien n’est jamais banal. J’ai été subjuguée par Vârânasî sur les rives du Gange, la plus vieille ville (encore habitée) au monde. C’est là que se tiennent encore aujourd’hui des rituels vieux de milliers d’années. Ils sont nombreux à croire que si tu meurs à Vârânasî, tu augmentes tes chances d’atteindre le nirvana en te libérant du cycle de réincarnations.

Volume - 7

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