Article plein air d'ailleurs

photos Anne Lamontagne  |  enviedevoyager.fr

LE W, LONGUE RANDO MYTHIQUE EN PATAGONIE

AILLEURS / PARC NATIONAL TORRES DEL PAINE

Publié le 1 décembre 2013, par Anne Lamontagne

DU LAC PEHOÉ, LE REGARD EMBRASSE VERS LE NORD L’IMPRESSIONNANTE CHAÎNE DE MONTAGNES DU PARC NATIONAL TORRES DEL PAINE QUI BARRE L’HORIZON. QUEL MASSIF! AU PIED DE QUATRE GRANDS LACS, IL COMPTE UNE DIZAINE DE SOMMETS DE 2000 À 2700 MÈTRES AUX FLANCS TORTURÉS ET TROIS «TOURS» (TORRES NORTE, CENTRAL ET SUR), DES AIGUILLES DE PLUS DE 2500 MÈTRES DE HAUTEUR QUI CRÈVENT LE CIEL… ON A PEINE À CROIRE QU’IL SERA POSSIBLE DE PRESQUE TOUS LES APPROCHER EN L’ESPACE DE CINQ JOURS DE MARCHE SOUTENUE SUR UN CIRCUIT DE PRÈS DE 60 KILOMÈTRES QUI A LA FORME D’UN W, D’OÙ SON NOM.

En janvier ou février, c’est l’été dans le sud de la Patagonie chilienne. Mais gare au vent qui peut être glacial et aux nuits très fraîches en camping au bord d’un plan d’eau sur lequel flottent parfois de petits icebergs détachés d’un glacier.

Une fois le lac Pehoé traversé en catamaran, on attaque la première branche du «W» dans la partie ouest du parc, passé le refuge et le camping Pehoé, camps de base idéaux pour démarrer le rude circuit pédestre. Sac à dos, il faut compter un bon six heures de marche sur un sentier qui longe le lac Grey tout en jouant les petites montagnes russes, avec un vent piquant sur le visage. Sur les hauteurs se découvrent les rives verdoyantes du lac, puis le glacier Grey, qui occupe la partie nord du lac. Le refuge du même nom précède un camping très rustique où il faut parfois jouer du coude pour se faire une place. À l’heure du repos, on s’amuse à regarder passer quelques belles plaques de glace échappées du glacier.

Le lendemain, nous poursuivons vers le nord pour approcher le glacier avant de faire demi-tour sur le même sentier rocailleux. Le vent est toujours aussi froid et le manteau de Gore-Tex n’est pas de trop. De retour au bord du lac Pehoé, il faut filer vers l’est pour suivre la deuxième branche du «W». Le terrain est moins accidenté et le sentier traverse surtout des zones herbeuses. Après une bonne journée de marche, on atteint un nouveau camping, non loin du lodge de montagne Paine Grande. Les plus valeureux résisterontau confort qu’il promet, mais il est toujours possible de profiter de sa cafétéria. Dans tous les cas, la vue sur les pics environnants est gratuite! Certains sont enneigés, d’autres noirs comme du charbon, d’autres en granit clair.

La journée suivante, sous un soleil radieux, nous marchons deux heures sur le plat ou en petites montées avant le Camping italien. De là, les choses se corsent. Nous entrons plein nord dans la vallée de la France, deuxième vraie branche du «W». Le sentier grimpe entre les hautes montagnes et on s’y sent tout petit. Nous lunchons après une heure et  demie de marche sur un petit plateau face au glacier du Français, surmonté de pics enneigés. Avec parfois un drôle de grondement dans les oreilles, amplifié par l’écho. On scrute alentour pour découvrir de microavalanches sur les pentes enneigées. Nouveau retour sur nos pas avant de repartir du Camping italien vers l’est, en route vers la troisième partie du «W». Le sentier plutôt facile a quitté le pied des montagnes pour longer le lac Nordenskjöld. Le vent se lève en après-midi, faisant des vagues sur l’eau et ralentissant notre progression vers le camping, tout proche du refuge Los Cuernos.

Quinze kilomètres nous séparent le lendemain du camping et du refuge Chileno, avec une première section facile vers l’est en surplomb du lac. Ensuite, il faut de nouveau couper plein nord pour entrer vraiment dans la zone des trois «torres». Le sentier de cette dernière branche du «W» monte de plus en plus à flanc de montagne, surplombant le rio Ascensio. Tout en marchant, on admire le paysage: le rio en contrebas, sa vallée verdoyante au nord barrée par une série de pics, un refuge au loin... Une muraille rocheuse nous cache néanmoins les trois tours, côté ouest. Après une nuit sous la tente, l’excitation est à son comble pour aller voir de plus près ces drôles de pics qui se laissent désirer! Après une heure de montée, on rejoint le camping Torres. L’étroit sentier en lacets se perd ensuite dans un pierrier à 45 degrés. L’effort requis est bien récompensé quand, enfin, la vue se dégage sur un petit lac glaciaire, tout laiteux, au-dessus duquel les trois fameuses «torres» jouent les belles sentinelles de pierre.

S’Y PRÉPARER

Bonne forme physique et endurance; vêtements chauds.

S'Y RENDRE

Vols sur Lan Airlines pour Punta Arenas depuis Santiago du Chili; autobus pour Punta Natales, puis pour le lac Pehoé, à traverser en bateau.

S'Y LOGER

En camping rustique, lodges et refuges sur le parcours.

http://www.torresdelpaine.com

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Volume - 12

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