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Crédit photo: Gaby Dupont

LECTEURS À L'AVENTURE - AU PIED DE L'EVEREST

Un récit de Gaby Dupont

Publié le 22 janvier 2018,

C’est en allant de village en village, en croisant les caravanes de yaks et les innombrables ponts suspendus ornés de drapeaux de prière qu’on suit le sentier menant au camp de base de l’Everest.

L’aventure commence à Katmandou, dans le quartier animé de Thamel. Dans ses rues étroites bordées de boutiques de plein air et de restaurants hippies, des touristes enthousiastes, venus des quatre coins du monde, jasent, font leurs préparatifs ou reviennent des montagnes la tête emplie de souvenirs. L’Himalaya..! Juste le nom évoque la splendeur et les légendes.

Le sourire aux lèvres, je m’avance sur la piste de décollage vers le petit avion à douze places qui va m’amener à Lukla, ville à flanc de montagne qui est le point de départ du trek du camp de base de l’Everest. Après deux mois incroyables et intenses passés en Inde, j’ai hâte de retrouver la sérénité des grands espaces! L’hôtesse de l’air nous donne de la ouatte pour se mettre dans les oreilles, la carlingue vibre, les hélices tournent et hop! Nous voilà en vol, zigzagant entre les montagnes qui sont encore plus hautes que nous.

À Lukla, je retrouve mon guide, un Sherpa qui parle assez peu anglais. Après coup je réalise qu’un guide n’était peut-être pas essentiel, mais ce fut une expérience culturelle formidable que de marcher ces douze journées avec lui. En plus de fournir un emploi à cette région qui est encore très pauvre, il est tranquillement devenu un ami et m’a même accueilli dans sa famille au retour!

C’est le grand départ. Les torrents bleu clair, les rhododendrons, les roues de prière, les mules et les porteurs en sandales qui transportent des charges phénoménales attachés sur leur front. Il faut dire qu’aucune route ne passe par ici! Tout se transporte à pied et à patte jusqu’au camp de base. Et jusqu’aux sommets pour certains…

Deux jours de marche plus tard, nous sommes à Namche Bazar, bourgade des Sherpas, perchée à 3440 mètres d’altitude entre trois vallées immenses. C’est ce soir-là que je ressens l’altitude pour la première fois! En fait, monter en altitude, c’est un peu comme boire de la bière. On est étourdi, on fait pipi deux fois plus que d’habitude, on a des maux de tête et si on en prend trop, trop vite, on peut virer «kapout». C’est pourquoi il est sage de grimper au plus 300 à 500 mètres entre chaque nuitée pour laisser le corps s’acclimater et, comme nous avons fait le lendemain, prendre une journée pour visiter le monastère bouddhiste, ainsi que la petite école fondée par Edmund Hillary. Mr Hillary, apiculteur néo-zélandais est le premier à avoir atteint le sommet de l’Everest avec le Sherpa Tensing Norgay en 1953.

Nous montons tranquillement. Les pins font place à la roche et à la neige, les mules font place aux caravanes de yaks et les glaciers, tout près, semble-t-il, brillent au soleil du matin. En après-midi, la chaleur fait remonter des rubans de nuages dans la vallée et, souvent, le temps se couvre. Le soir venu, dans les tea-houses, randonneurs et Sherpas sont emmitouflés autour du poêle (qui brûle généralement des fèces de yak séchées, faute de bois!). On discute en attendant le dal-bhat, le met traditionnel népalais qui est apparemment le secret de leur endurance : «Dal-bhat power, twenty-four hours!», clament-ils en riant.

En chemin, mon groupe de deux s’est lié d’amitié avec un groupe de cinq. Un Californien, un Suédois, deux Indiens et un Sherpa. Mon guide et le leur, qui étaient déjà bons amis, sont assez fascinants à regarder. Ils vont en riant, l’air de faire aucun effort, jouent à se courir après et se pousser, chose que j’ai peu tendance à faire habituellement quand je suis à flanc de montagne...!

Nous décidons de faire un petit détour par Kongma La, un des 3 cols qui forment la célèbre randonnée des Three Passes. Au sommet de la crête, à 5540 mètres d’altitude, aucune photo ne peut rendre justice à la splendeur du paysage et l’émotion qui en découle. C’est définitivement un endroit à voir dans sa vie, probablement plus encore que le camp de base en tant que tel !

En descendant du col, nous nous retrouvons sur le Khombu Glacier, qui remonte, telle une gigantesque rivière de glace, jusqu’aux contreforts de Sagarmatha : le nom népalais de l’Everest, qui signifie « La Déesse mère du ciel ». Et c’est ainsi qu’après neuf jours inoubliables, nous avons aperçu ce petit village de tentes jaunes, où depuis presque cent ans des humains tentent d’atteindre le sommet du monde.

Sur le chemin du retour, qui a pris trois jours (c’est plus facile en descente !), le paysage avait déjà changé. Les rhododendrons étaient en fleurs et le printemps commençaient à se faire sentir.

Pour tout amateur de randonnée, le camp de base de l’Everest est définitivement à faire ! Le parcours n’est pas si difficile physiquement, il s’agit simplement de prendre son temps pour bien gérer l’altitude. De plus, bien qu’on aille au Népal pour la splendeur de ses paysages, on y revient pour la chaleur de ses gens. Les Népalais sont aussi beaux de coeur que les sommets enneigés de l’Himalaya, et que les mystères de sa jungle verdoyante. 

À propos de Gaby Dupont

Passionné de plein air, d’aventure et étudiant en écologie à l’université de Sherbrooke, j’enfile mes bottines et mon sac à dos dès que l’occasion se présente. Mon objectif : découvrir et faire découvrir aux gens les beautés de la nature et la fascinante diversité des peuples de la Terre. 

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