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photos Marie-Thérèse Magnan

SIMI: L’ÎLE SANS EAU

DOSSIER / GRÈCE / SIMI

Publié le 1 juin 2010, par Diane Laberge

MARTIN ET MARIE HABITENT UNE ÎLE DE BEAUTÉ. DEPUIS PLUSIEURS ANNÉES, ILS ONT ÉLU DOMICILE À L’ÎLE D’ORLÉANS, À 15 MINUTES À PEINE DU CENTRE-VILLE DE QUÉBEC OÙ ILS VAQUENT QUOTIDIENNEMENT À LEURS ACTIVITÉS PROFESSIONNELLES. FERVENTS VOYAGEURS, ILS FAVORISENT SOUVENT LA FIN DE L’ÉTÉ, VOIRE LE DÉBUT DE L’AUTOMNE, POUR ACCOMPLIR LEURS PÉRIPLES EN TERRE ÉTRANGÈRE. EN OCTOBRE DERNIER, LORS D’UN VOYAGE EN GRÈCE, SIMI S’EST IMPOSÉE COMME UNE RÉVÉLATION. ILS Y ONT DÉCOUVERT UN ENDROIT UNIQUE, ISOLÉ DU MONDE, OÙ LA VIE S’ÉCOULE AU COMPTE-GOUTTE.

C’est au cœur de l’archipel des îles grecques que se dresse fièrement ce petit caillou de 2 500 âmes, à quelques kilomètres à peine au large des côtes turques. Totalement dépendante, cette île reçoit chaque semaine de ses voisines les plus proches, eau et victuailles. C’est encore aujourd’hui le secret le mieux gardé de la Mer Égée avec un rythme de vie qui semble s’être figé depuis l’Antiquité. Martin et sa complice de tous les voyages s’y sont rendus pour profiter des derniers rayons d’un été qui n’en finissait plus.

UN ROCHER MYTHIQUE

On n’accède pas à Simi en criant ciseaux. C’est une île qui se mérite. À quelques kilomètres à peine des côtes de la Turquie et à plus de 26 miles marins de Rhodes qui lui sert de nourrice, la superficie de Simi n’est pas très importante: 10 kilomètres à peine du nord au sud pour 8 kilomètres de large. La plus grande partie de son territoire est de nature rocheuse et comporte très peu de zones habitées. Les cités byzantines de Gialos (en bordure de mer) et de Chorio (sur les hauteurs) constituent les principaux attraits touristiques de la petite île. Il faut voir la dizaine de moulins à vents, sur les sommets de Chorio, pour apprécier la beauté de cet univers d’un autre temps.

Tous les jours, des traversiers font la navette entre l’île de Rhodes et Simi, transportant les denrées nécessaires à la vie quotidienne des insulaires. En saison, prennent aussi place à bord de nombreux touristes de passage. Chaque semaine, l’eau est acheminée par bateau vers le petit rocher où elle est emmagasinée dans d’imposantes citernes. L’hiver, l’île est totalement coupée du monde.

Privés de tout, les habitants de Simi sont pourtant des gens heureux qui trouvent leur bonheur dans la quiétude et les richesses naturelles et souvent spirituelles de leur île adorée. L’île compte d’ailleurs pas moins de 350 églises et monastères dont certains accueillent dans leurs cellules un grand nombre d’estivants.

ACCROCHE CŒUR

En s’approchant de Simi, on est d’abord frappé par la masse rocheuse et les nombreuses criques où s’infiltre la mer. En arrivant au port de Gialos, c’est le coup de foudre immédiat. L’effet est à ce point saisissant que vous serez subitement tenté de vous y établir à demeure. L’île paradisiaque respire charme et tranquillité par tous les pores de ses rochers. Il existe à Simi une luminosité comme nulle part ailleurs et ce, à toute heure du jour. La nuit, le ciel étoilé est tout simplement magique.

Gialos a conservé le caractère néoclassique de son architecture, ce qui en fait un site historique et protégé. Ses maisons aux enduits ocres et aux admirables frontons comportent des balcons en fer forgé sur lesquels on aime jardiner. À cette palette aux accents terracotta s’harmonisent le marron des fenêtres ou l’indigo de portes ornées de magnifiques heurtoirs de fer forgé. Dans les rues étroites de la ville, étrangement désertes en ce mois d’octobre, ce qui frappe avant tout ce sont les pavés. Faits de galets de différentes tailles, ils dessinent des formes de bateaux, des ancres, des motifs végétaux ou tout simplement décoratifs. Ce qui donne l’impression de fouler à même le sol de véritables œuvres d’art.

D’inspiration vénitienne, des maisons de deux ou trois étages sont alignées en amphithéâtre; elles se pressent les unes contre les autres et escaladent les collines en arrière-plan. Dans le port sont amarrés des bateaux de tout acabit, de la barque de pêcheur (caïque) au plus imposant voilier quatre mâts. L’endroit est animé et la promenade le long des quais foisonne de restaurants, hôtels, bijouteries, boulangeries et magasins de souvenirs (principalement des éponges rappelant le passé de l’île).

Côté hospitalité, vous verrez une grande différence si vous décidez de vous établir à Simi quelques jours. Habitués au va-et-vient quotidien des ferry-boat en provenance de Rhodes, les insulaires semblent avoir développé un sens de l’hospitalité beaucoup plus poussé envers les touristes décidant de s’y attarder quelques semaines. Ils n’auront alors aucun problème à partager avec vous la table comme les bonnes adresses. De charmantes petites villas à flanc de montagne, à proximité de la plage et à cinq minutes de marche du village sont offertes en location touristique pour aussi peu que 400$ la semaine, hors-saison.

L’ÎLE JARDIN

Les régions boisées de l’île sont constituées de pins, de cyprès et d’arbousiers. L’élevage se limite aux troupeaux de chèvres dont le lait permet la production de beurre et de fromage. Bien que de nature rocheuse, la végétation y est paradoxalement très riche ce qui fait que l’île produit en abondance figues, figues de Barbarie, amandes et miel de thym.

Et comment survit ce jardin d’Eden, sans eau? Sachez que l’irrigation des terres agricoles se fait à partir d’eau de pluie recueillie dans des citernes privées ou publiques dont la plus importante est de 600 mètres cubes. Un important système de canalisations fait ensuite le travail. Il n’est pas rare d’ailleurs de voir chaque propriété munie de citernes servant à recueillir la pluie, quand pluie il y a.

Depuis leur retour à l’île d’Orléans, Martin et Marie n’ont qu’une seule idée en tête: revoir Simi le plus tôt possible. Et un conseil: choisir d’y aller hors-saison et longtemps, c’est encore mieux!

À VOIR ABSOLUMENT: le passage Kali Strata, avec son escalier aux 500 larges marches, bordé de vieilles et belles maisons Byzantines; le monastère de Panormitis, au sud-ouest de l’île, avec ses deux musées; la route entre Simi et Panormitis offre un panorama exceptionnel; l’intérieur du monastère Saint-Sauveur, pour la splendeur de ses peintures murales; le quartier de la Douane et le marché aux poissons de Gialos qui chaque matin regorge de poissons frais, de homards, de crevettes et de poulpes.

À FAIRE ABSOLUMENT: une excursion sur les plages de Pedi, Sialonas, Nanou, Marathounta, Isidoros et l’île de Seskli, en petits bateaux de pêche; du kayak, de la voile et de la plongée dans les magnifiques criques aux plages de galets de l’île.

Volume - 5

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