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Crédit photo: Anne Pélouas (Magazine Découvertes)

TRAVERSÉE DU SAINT-LAURENT - CARNET DE BORD (DEUXIÈME PARTIE)

Publié le 24 janvier 2017, par Anne Pélouas

Le réveil n’a pas eu le temps de sonner lundi à 6h30 : une heure plus tôt, le Vacancier accostait au quai de Matane à grand renfort de moteur ronflant et voilà, la nuit était terminée… Par chance, le temps avait changé du tout au tout, malgré les prévisions météo pessimistes de la veille.

Par le hublot de ma cabine, un beau soleil et un ciel bleu éclatant pointaient leur nez. De quoi se préparer pour une belle journée en plein air. Ce serait en raquettes pour moi, histoire de varier les plaisirs. Claudine Roy, la grande manitou de la Traversée du Saint-Laurent, avait dressé la table dimanche soir, avertissant que les 10 km qui nous attendaient seraient costauds, en terrain sauvage, sans piste que celle que nous ouvririons pour grimper à l’assaut du Pic Pointu, dans la réserve faunique de Matane.

À 8h15, skieurs et raquetteurs commencèrent à envahir la cale du navire pour préparer leurs skis et sortir leur matériel… Suivit une cavalcade dans les escaliers et les coursives du navire pour rejoindre la passerelle et quitter le bateau avec armes et bagages. Les autobus nous attendaient bien sagement, avec leurs gentils chauffeurs, pour embarquer le tout. Direction : les tréfonds de la réserve faunique de Matane, à une heure de route. Là, les skieurs s’en iraient pour un trajet de 25 kilomètres tandis que les raquetteurs embarqueraient dans de drôles de traineaux à bancs, tirés par des motoneiges. Original comme transport de troupes à raison de huit personnes à la fois! Vingt minutes plus tard, on admirait le Pic Pointu qui se détachait tout de blanc vêtu sur l’horizon… Si loin, si haut que j’hésitais un peu sur mon choix.

Galvanisée par le groupe, j’effacerai vite mes appréhensions pour me concentrer sur l’essentiel : rentrer la doudoune et la tuque dans le sac à dos, resserrer mes bottes, attacher les raquettes, allonger les bâtons télescopiques et en route… Un large sentier déjà un peu tapé montait lentement. Le temps était magnifique, la température idéale (- 7 degrés) et les arbres alentour déjà chargés de neige. Après 30 minutes en douceur, les choses se corsèrent : on attaquait une montée plus soutenue en forêt… qui allait durer plus de deux heures. Mais avec quel bonheur, avec des arbres de plus en plus resserrés, de plus en plus enneigés !

De lacet en lacet, sur le flanc nord de la montagne, on se hissait vers une zone plus clairsemée, avec des grands sapins aux allures de gros fantômes de neige glacée. Le ciel ? Couleur bleu électrique ou bleu égyptien. Intense. Après un passage côté sud, nous voilà au soleil, en terrain un peu plus dégagé avant la phase finale : le vrai pic qui se dessinait encore à quelque cinquante mètres plus haut. Un dernier effort et le sommet était enfin atteint, avec son panorama à 360 degrés : sur le haut plateau du Mont-Blanc, côté monts Notre-Dame, et sur un drôle de nuage rosé surplombant les basses terres. Quelle superbe récompense que de pouvoir admirer de tels paysages immaculés avant de redescendre dans la vallée, la tête pleine de la beauté du monde gaspésien.

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