Blogue

Crédit photo: Jerome Kearney

Ultra-Trail Harricana 2016: à la rencontre de «l'esprit trail»

Publié le 13 septembre 2016, par Nicolas Otis

Dans la nuit de vendredi à samedi dernier, à précisément 2 h, près d’une centaine de coureurs ont entamé la course en sentier la plus exigeante au Québec. 125 kilomètres et 4 000 mètres de dénivelé à travers le relief accidenté de l’arrière-pays charlevoisien, le tout en autonomie quasi complète : voilà le défi qui attendait les coureurs participant à l’épreuve reine du Ultra-Trail Harricana 2016, lA TransCharlevoix.

Le taux de participation grandissant du UTHC en témoigne, la course de sentier gagne de plus en plus d’adeptes au Québec. Les coureurs sont nombreux à quitter le bitume pour se lancer dans les innombrables sentiers qui parsèment la province. Pourquoi choisir le trail plutôt que le vélo ou la course à pied sur route? Lorsque vous leur posez la question, les adeptes de ce sport vous diront tout simplement que la course en sentiers les pousse à dépasser leurs limites. D’autres vous diront qu’il faut le vivre pour réellement comprendre ce qui différencie le trail de tout le reste. Le week-end dernier, à la cinquième édition du Ultra Trail Harricana, j’ai compris ce qu’ils tentaient de dire. J’ai fait connaissance avec ce que les mordus de courses en sentiers appellent tout simplement « l’esprit trail ».

Crédit photo: Francis Gagnon

Sur les sentiers, il règne une camaraderie difficile à décrire. Qu’importe l’épreuve, du légendaire 125 KM jusqu’aux plus courtes distances comme le 10 KM ou le 5 KM, tous s’entraident, s’encouragent et se soutiennent moralement. Malgré la compétition, les coureurs font équipe contre un ennemi commun, mère Nature. Les rochers glissants, la pluie, le froid, les bourrasques de vent, les trous de boue laissés par les orages de la veille, les branches qui vous écorchent les jambes; c’est un peu comme si la nature vous giflait à répétition en espérant que vous rebrousserez chemin. Contre les éléments, les participants s’unissent. Les cris d’encouragement et les tapes dans le dos sont monnaie courante dans l’univers du trail.

Pour certains coureurs, la nature sauvage de Charlevoix aura le dernier mot. Pieds foulés, claquages musculaires, coups de chaleur, épuisement; nombreuses sont les causes d’abandon. Bien qu'une grande part de préparation physique et mentale précède ce type d'épreuve,  la chance contribue elle aussi au succès d’un coureur.

Crédit photo: Francis Gagnon

Pour ceux qui seront assez « chanceux » pour compléter la course, le sentiment de joie est incomparable. Il suffit d’observer le visage des athlètes au fil d’arrivée pour comprendre le sentiment de fierté qui les habite. Ce jour-là, celui qui avait le sourire le plus large à la ligne d’arrivée, c’est Jean-François Cauchon. Le jeune homme de 23 ans a été le premier à boucler la TransCharlevoix. Il lui aura fallu 12 heures et 54 minutes pour atteindre le fil d’arrivée, soit près d’une heure trente avant son plus proche rival, Luis Thomas Lopez Villagran, qui a terminé avec un chrono de 14 heures et 20 minutes. Jessy Forgues a quant à elle causé la surprise du jour en s’emparant de la troisième place au classement général, un exploit rare pour une femme dans ce type d’épreuve. Cette performance exceptionnelle tombe à pic puisque « l’ultra au féminin » était le thème de l’édition 2016 du UTHC.

Crédit photo: Magazine Découvertes

Au cours de la journée, nous avons eu droit à tout un lot d’histoires touchantes et étonnantes, comme celle d’André et Réjean Simard, ce duo père-fils qui a affronté le 65 KM coude à coude, ou bien celle du jeune Paul Gutulan (13 ans), qui a terminé à peine trois centièmes de seconde derrière le gagnant de l’épreuve du 5 KM. Durant les entrevues de fin de course, certains coureurs confient s’être inscrits pour soutenir la recherche pour contrer la Sclérose en plaques. « Mon frère a été diagnostiqué l’an dernier », dit une femme à un journaliste en tentant de reprendre son souffle. Dans l’aire d’arrivée, les accents sont variés. Certains participants ont fait le voyage de la France, de l’Espagne, de la Belgique ou des États-Unis pour venir participer au UTHC.

Crédit photo: Magazine Découvertes

un autre bilan exceptionnel

Cette année encore, le UTHC aura battu tous les records précédemment établis. Au total, ce sont plus de 1 400 coureurs qui ont pris d’assaut les six épreuves de la journée, 200 de plus que l’année dernière. Grâce au succès de l’événement, les organisateurs ont pu remettre un chèque de 20 000 $ à la Société canadienne de la sclérose en plaques, 4 000 $ de plus que l’année dernière. En cinq ans, le UTHC a remis plus de 65 000 $ à la cause, au plus grand plaisir de Sébastien Boivin, l’un des instigateurs du projet Ultra-Trail Harricana qui est lui-même atteint de cette maladie.

Les organisateurs ont déjà confirmé la tenue de l’événement l’année prochaine. En nouveauté pour la sixième édition, un parcours de 42 KM s’ajoutera aux distances déjà offertes (1, 5, 10, 28, 65 et 125 KM).

Pour ma part, l’entrainement débute dès maintenant, «l’esprit trail» me manque déjà!

Pour plus de détails sur le Ultra-Trail Harricana, rendez-vous sur le site web DE L'Événement!

photoGRAPHIEs

Julien Yamba-Guimbi | 65KM | 9e place chez les hommes

Jean-Yves Dionne | 65KM | 4e place chez les hommes

Départ | 10 KM

Christian St-Pierre et Sabrina Breton | 65 KM |  119 et 120e rang cumulatif

Merci à notre collaborateur Francis Gagnon pour les photographies en tête de l'article. Consultez sa couverture complète de l'événement sur son site web

Partagez l'article!


Derniers articles

Salon Aventure Plein Air
NOUVELLE SAISON DE «DU HAUT DES AIRS» !
ACTUALITÉS - QUELQUES NOUVEAUTÉS À FAIRE CET HIVER
ACTUALITÉS - LE QUÉBEC FAIT TOURNER LES TÊTES AU FESTIVAL GRAND BIVOUAC

Recherche

Nouvelle édition »

s'inscrire à l'infolettre

Calendrier des activités