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photos terraultima.ca

VERTIGE SUR LE TOIT DES ANDES

AILLEURS / TREK CHILI-ARGENTINE

Publié le 1 juin 2014, par Diane Laberge

CÔTÉ CHILI OU ARGENTINE, L’ESPRIT DU DÉSERT PLANE SUR LA HAUTE MONTAGNE. À PRÈS DE 7 000 MÈTRES D’ALTITUDE, TROIS TREKS SONT DES INCONTOURNABLES POUR LES AMATEURS DE SENSATIONS ET DE PANORAMAS SURRÉALISTES. AU SOMMET, LES YEUX SE FONT RONDS ET L’ADRÉNALINE, DANS LE PLAFOND.

Pour le guide de montagne François-Xavier Bleau, une forte poussée d’adrénaline peut aussi naître du vertige d’une ascension, quand le paysage devant soi devient plus grand que nature. «Se sentir infiniment petit dans infiniment grand, ça aussi, ça donne le vertige.»

Depuis douze ans, François Xavier — directeur des opérations chez Terra Ultima, division randonnée et montagne d’Explorateur Voyages — accompagne de petits groupes sur le toit du monde, de l’Aconcagua au massif du MerceDari (en Argentine) jusqu’au Ojos Del Salado (au Chili). «Trois sommets techniquement accessibles moyennant qu’on soit actif et en bonne forme physique et mentale.»

La meilleure saison pour y aller est encore l’été austral (de novembre à mars). On a donc tout l’été pour se préparer. Que l’on choisisse l’un ou l’autre des trois sommets, l’expédition durera 21 jours, en autonomie totale ou partielle selon le circuit. Côté Argentine, les deux premiers treks offrent un point de départ et d’arrivée dans la charmante ville viticole de Mendoza. Afin de s’acclimater et de s’imprégner de la buena onda des Argentins, on passera deux jours dans la ville aux mille platanes. «À la fin du circuit, le retour à Mendoza sera la carotte au bout du bâton», rigole le guide, avouant que c’est à ce moment seulement qu’on pourra enfin jouir de la réputation entourant Mendoza et ses célèbres bodegas (vignobles). Entre les deux, à nous la haute montagne!

 

ACONCAGUA

Le randonneur découvre ici un environnement aride, voire désertique, ultra minéral avec une grande variété géologique et des reliefs où dominent les tons de beige, de vert et de mauve, loin de l’univers monochrome des glaciers, quoique certains sommets soient encore enneigés en janvier.

L’expédition appelée Le 360 se fait en totale autonomie. En deux semaines, on contournerale glacier des Polonais avant de redescendre par «la voie Normale», trajet permettant de voir toutes les facettes du plus haut sommet d’Amérique. Une première marche d’approche vers le camp de base (4200m) se fait au rythme des mules transportant le bagage (550 kilos de matériel). Le paysage, aride et désertique, prend ici des airs de Far West américain. Le temps est chaud (25-30°C pendant le trek d’approche et jusqu’à -10°C le jour en haute altitude), ralentissant le rythme jusqu’au pied de l’Aconcagua, dont l’ascension prendra à elle seule une bonne semaine.

Pour ce deuxième volet de l’approche, des porteurs argentins transportent l’équipement tandis que chaque randonneur porte son bagage personnel. Plus on grimpe, plus l’univers devient hostile. «Moins dans les poumons, plein les yeux.» L’ascension finale requiert une bonne tolérance psychologique de même que de bons crampons pour la portion finale. Après quelques heures de montée spectaculaire, on domine enfin les Andes qui apparaissent «tel un plafond de stucco.» L’effet est magique et le silence, grandiose.

FICHE TECHNIQUE

Sommet: 6 962m

Niveau de difficulté: 4/5, non technique

Durée: 21 jours

Particularité: ascension en totale autonomie

Hébergement: 4 nuits en 4* (Mendoza) + 14 nuits en campement sous la tente (individuelle)

 

MASSIF DU MERCEDARIO

À 150km au nord de l’Aconcagua, dans un paysage offrant aussi une palette de couleurs déconcertante, un trek de trois jours mène au fond d’une vallée qui ouvre sur un grand cirque de montagnes. L’accès au versant sud du Mercedario, plus technique, se fait par la rivière Colorado et ses grands canyons. À partir du camp de base (4000m), les randonneurs s’offrent des séjours en boucle sur les montagnes avoisinantes, toutes à un jour d’accès.

Ici, on s’adapte selon la force du groupe. Le plan A consiste à s’offrir l’ascension par la face sud du Mercedario (1700m de dénivelé). Le plan B nous amènera sur le Cerro Ramada à 6400m d’altitude. «Sur la face sud, le chemin est à ce point peu fréquenté, qu’on pourrait se mettre nu tellement il n’y a personne.» Terra Ultima est d’ailleurs le seul voyagiste au Québec à offrir ce circuit.

FICHE TECHNIQUE

Sommet: 6760m

Niveau de difficulté: 3.5/5, non technique pour la Ramada – 5/5 pour la face sud du Mercedario avec une cotation technique Grade 3.

Durée: 21 jours

Particularité: ascension en totale autonomie

Hébergement: 4 nuits en 4 * (Mendoza) + 12 nuits en campement sous la tente (individuelle)

 

OJOS DEL SALADO

Côté Chili, le circuit de l’Ojos Del Salado – plus haut volcan du monde – offre un combo plage et montagne avec un point d’arrivée et de départ à Copiapò. À partir de là, on se rend à Bahia Inglesa, petite station balnéaire en bord de mer, où l’on s’offre un brin de repos avant l’effort. Ici, le désert de l’Atacama se jette dans le Pacifique, offrant des paysages plus éclectiques encore au niveau des couleurs. À partir de quelques camps de base, on fera des boucles d’acclimatation progressive, principalement dans le parc national de Nevado Tres Cruces et autour de la Laguna Verde. L’expédition offre un peu plus de confort que les deux précédentes, certains transports se faisant en 4 X 4 sur des chemins de roches panoramiques. On assiégera facilement le sommet du volcan en quatre jours de marche.

FICHE TECHNIQUE

Sommet: 6893m

Niveau de difficulté: 4/5, non technique

Durée: 21 jours

Particularité: plage/montagne

Hébergement: 3 nuitées à Bahia Inglesa + 12 nuits en campement sous la tente (individuelle)

 

COMMENT SE PRÉPARER AUX EXPÉDITIONS EN HAUTE MONTAGNE?

Demeurer actif: faire ce qu’on fait déjà (vélo, randonnée) et augmenter progressivement la fréquence et l’intensité.

S’endurcir: dans le but de se confronter à l’endurance et à la douleur, vivre des expériences déstabilisantes comme Québec-Montréal à vélo ou dormir dehors dans des conditions contraignantes.

Avoir le bon matériel: la bonne botte de montagne (chaude) et des vêtements techniques performants figurent parmi les essentiels. Bien couvrir ses extrémités pour conserver la chaleur et attention au poids de l’équipement, pour le dos!

 

QU’EST-CE QU’ON MANGE?

Plein de protéines! Plus on est à basse altitude, plus on mange frais. Comme les fameux BBQ en asado ou parilla — la grillade argentine par excellence — préparés le soir par les cuisiniers gauchos (cowboys argentins) qui vivent l’aventure avec nous, partageant leur culture et leur traditionnelle joie de vivre. Plus on grimpe, plus la bouffe devient minimaliste tout en demeurant variée et adaptée aux conditions. Au final, les plats précuisinés, sous vide (poulet, viande, légumes). 30 à 40 kilos de nourriture, dont le transport se fait par porteurs, remonteront le moral des randonneurs affamés. Chose certaine: on mangera chaud trois fois par jour!

Que l’on ait choisi l’une ou l’autre des ascensions, il y a fort à parier que le souvenir restera indélébile. Car ce n’est pas tous les jours qu’on marche sur le toit des Amériques.

http://www.terraultima.ca

Volume - 13

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