DES KILOMETRES D’EMOTIONS AU YUKON
Pas besoin d’être un explorateur aguerri pour s’offrir une virée dans le Grand Nord canadien. Si on aime prendre la route, il suffit de s’asseoir derrière le volant et de se laisser inspirer par ce décor de carte postale qui promet des kilomètres d’émotions.
Le Yukon est encore vierge. Imaginez un territoire de 483 000 km2 où l’on trouve deux fois plus d’animaux que d’êtres humains. Il n’est pas rare qu’un troupeau de bisons sauvages fasse patienter les automobilistes ou qu’une famille de caribous broute tranquillement en bordure de la chaussée. Les ours noirs et les grizzlis font également partie du décor et rares sont les gens qui reviennent du territoire sans avoir immortalisé, en version numérique, quelques animaux sauvages.
Le Yukon, sauvage, mais pas si isolé. Parcourir des centaines de kilomètres dans l’habitat d’une faune nordique, en croisant uniquement une demi-douzaine de véhicules, cela procure un sentiment de liberté extrêmement grisant. Mais que l’homo-urbanus se rassure : sa vie n’est pas en péril s’il est victime d’une crevaison. Des antennes cellulaires sont accessibles lorsqu’on traverse les communautés. L’isolement n’est donc pas total, mais suffisant pour offrir des sensations uniques.
Les Yukonnais disposent d’un excellent réseau routier accessible par toutes les provinces et territoires limitrophes. La Colombie-Britannique, l’Alberta, les Territoires du Nord-Ouest et l’Alaska proposent tous des routes qui font la liaison avec le Yukon. Les Américains sont d’ailleurs les plus grands utilisateurs des routes yukonnaises puisque la route de l’Alaska traverse le Yukon de l’ouest, jusqu’au sud-est. C’est le seul lien terrestre entre le 49e état des États-Unis et le reste de l’Amérique. L’armée américaine en a assuré la construction pendant la guerre pour des raisons militaires. La route de l’Alaska est aujourd’hui parsemée de services destines aux 250 000 voyageurs qui, chaque été, arpentent les paysages pittoresques du Yukon au volant de leur véhicule récréatif (VR), pour atteindre la frontier américaine, The Last Frontier.
Panoramique et pittoresque
Les routes yukonnaises qui connectent avec l’Alaska présentent toutes un décor unique et majestueux. La route de Haines, menant à un village côtier typique, prend naissance dans le parc national et réserve de parc national du Canada Kluane qui renferme le mont Logan, le sommet le plus élevé du Canada. Haines est un endroit de prédilection pour les amateurs de pêche au saumon. La route du Klondike Sud mène quant à elle au port de Skagway. En haute saison, des dizaines de paquebots y font escale et leur flot de passagers déferlent comme une vague dans les boutiques de cette petite ville typique du Far Ouest avec ses trottoirs de bois et son architecture d’époque.
La route du Klondike Nord emporte les voyageurs vers Dawson. L’édition du printemps du Sélection du Reader’s Digest la place au premier rang des 10 routes canadiennes à parcourir. Elle serpente à travers les vallées, traversant plusieurs fois les eaux émeraudes de la rivière Yukon, jusqu’à la ville de Dawson don’t l’architecture et la vitalité témoignent, encore aujourd’hui, de la ruée vers l’or de 1898.
La route Top of the World
En quittant Dawson, le voyageur peut rejoindre l’Alaska par un chemin pittoresque qui se déroule comme un ruban de fine pierre qu’on aurait déposé sur le toit d’une chaine de montagnes. On l’appelle la route Top of the world. C’est la route la plus septentrionale du continent. Elle surplombe des vallées alpines sur une distance de plus de 100 km. Son parcours est spectaculaire. Et comme le Yukon permet aux campeurs de s’installer à peu près n’importe où, il est facile de dormir une nuit sur le toit du monde.
Le cercle arctique
Bien que toutes les routes soient faciles d’accès en voiture, l’une d’elles réserve ses beautés pour les automobilistes les plus ambitieux. La fameuse route Dempster prend naissance à une soixantaine de kilomètres au sud de Dawson et se dresse comme une branche dans la toundra pour amener les voyageurs jusqu’à Inuvik, dans le Delta du fleuve Mackenzie. Pour atteindre cette communauté inuit des Territoires du Nord-Ouest, la route franchit le cercle arctique et dépose les voyageurs, tout juste avant la mer de Beaufort. Cette route de près 735 kilomètres se trouve au sommet d’un remblai de gravier d’un à deux mètres de hauteur, pour l’isoler du pergélisol. Il vaut mieux être équipé d’un pneu de secours pour expérimenter la route Dempster. Les habitués de cette route savent que tout au long du parcours, ils seront accompagnés par les bénévoles de la radio communautaire de Fort Macpherson. Les ondes de CBQM sont animées par cette petite communauté des Territoires du Nord-Ouest qui a pour mission de briser l’isolement des voyageurs de la route Dempster.
Peu de circuits routiers proposent autant de variété géologique et géographique dans un même parcours. La route Dempster génère des souvenirs impérissables procurés par la traversée du parc territorial Tombstone, de la toundra, de la taïga et du cercle arctique. Prenez le volant et ouvrez les yeux, car au détour du prochain virage, émergeront des émotions incomparables.
Article écrit par Sylvie Painchaud et fourni par l’Association franco-yukonnaise – www.afy.yk.caVous êtes passionné de ROAD TRIP ? Continuez l’aventure en consultant le magazine DECOUVERTES édition été 2013 accessible via iPAD ou sur le web.
Vous voulez en savoir advantage sur les grands espaces du froid tel que l’Arctique ? Lire le reportage de Patrick Reader – L’EGEN GLACE DU GRAND NORD