TROIS PAYS, TROIS VERSANTS

Classique des sentiers de longue distance, le Tour du Mont-Blanc (TMB) entoure le massif du Mont-Blanc où trône le plus haut sommet des Alpes (4810m). On ne peut évoquer le «Toit de l’Europe» sans rappeler que Chamonix, autrefois bourgade de paysans, de cristalliers et chasseurs de chamois, est le berceau de l’alpinisme, et que d’innombrables exploits jalonnent son histoire.

À travers un foisonnement de pics, d’aiguilles et de monts s’écoulent d’immenses mers de glaces, parmi les plus beaux glaciers du monde. Horace-Bénédict de Saussure réalisa le voyage mythique du TMB pour la première fois en 1767, en compagnie de guides muletiers. Ce naturaliste géologue mena sur le massif du Mont-Blanc diverses recherches et expériences scientifiques qui donnèrent lieu à la publication de la série Voyages dans les Alpes relatant une foule d’observations sur la botanique, le climat, l’altitude et les glaciers.

L’ITINÉRAIRE

De nos jours, se lancer à la conquête du Mont-Blanc suscite encore autant d’attirance et de passion. Le parcours circulaire d’environ 170km avec 10km de dénivellation en montée s’effectue sur une période d’environ 10 jours pour les randonneurs habitués à la marche en terrain varié. L’accès à des refuges de montagne qui offrent les repas (la plupart sont équipés de douches) et aux auberges des villages qui jalonnent le sentier contribuent au confort de cette randonnée. Les services de transport de bagages (les nôtres étaient portés par la mule Margot) facilitent le parcours, laissant tout le loisir de contempler le splendide panorama des Alpes.

La route officielle a évolué au cours des années et plusieurs variantes se sont développées en parallèle. Quelques-unes exigent une plus grande vigilance, une meilleure forme physique et plus d’habiletés de la part des marcheurs. D’autres, moins éreintantes et plus courtes, offrent par contre moins de points de vue sur le massif. Entre le sommet du Brévent et le col de la Croix du Bonhomme, le trajet du TMB se superpose à celui du GR5, qui débute à la mer du Nord dans les Pays-Bas et rejoint la Méditerranée à Nice dans le sud de la France. On peut aussi rejoindre la Haute Route reliant Chamonix à Zermatt en Suisse.

Les points culminants du TMB sont le col des Fours en France et la fenêtre d’Arpette en Suisse, situés tous deux à 2665m d’altitude. Bien que ce ne soit pas assez élevé pour causer le mal aigu des montagnes chez la plupart des randonneurs, le parcours peut être éprouvant et une bonne expérience de marche est essentielle. Les conditions météorologiques peuvent changer rapidement et le randonneur doit être en mesure d’y faire face en tout temps.

L’époque de l’année la plus favorable est fin juin, début juillet, les jours étant plus longs, les points d’hébergements moins fréquentés et la floraison, à son apogée. Du 10 juillet au 15 août, il y a plus d’affluence. Septembre et octobre sont agréables, mais les journées raccourcissent et, à partir de la mi-septembre, les refuges sont souvent fermés. 

LA HAUTE-SAVOIE

Le trajet est habituellement emprunté dans le sens antihoraire, mais à cause de la disponibilité des refuges de montagne, nous l’avons parcouru en sens inverse. Après avoir quitté le charmant village Les Houches en Haute-Savoie, point de départ du TMB, le décor est planté: mont Blanc, les Aiguilles de Chamonix, Drus, Aiguille Verte. Le sentier permet de rejoindre le refuge du lac Blanc, petite structure de 40 places, à l’ambiance conviviale. Le versant nord du mont Blanc s’y reflète dans le lac. Magique! Cette vue imprenable sur les Aiguilles Rouges et les grands glaciers Mer de Glace et le glacier des Bossons, la plus grande cascade de glace d’Europe, a fait la renommée de la vallée de Chamonix.    

LE VALAIS

La traversée par le Grand Balcon dans les Aiguilles Rouges permet de franchir le col des Montets, le col de Balme, puis par les Herbagères, de descendre vers le paisible village de Trient qui nous accueille au son des clochettes des vaches. Cette vallée du canton du Valais en Suisse doit son nom au torrent issu du glacier du Trient.

La montée vers l’étroit passage de la Fenêtre d’Arpette au milieu d’énormes blocs de roche est exigeante, mais le marcheur domine le majestueux et tourmenté glacier du Trient. Attention aux chutes de pierres! À Champex, un repos s’impose au Relais de l’Arpette, une magnifique auberge de montagne. Ce sera ensuite la découverte du Valais des hommes: prés verdoyants,eau courante des bassins et chalets aussi noirs que les petites vaches d’Hérens. L’hôtel Edelweiss dans le charmant village de la Fouly offre un panorama éblouissant sur le glacier de l’A Neuve que surplombent les Aiguilles Rouges du Dolent.

LA VALLÉE D’AOSTE

On quitte la Suisse pour gagner la vallée d’Aoste en Italie par le Grand Col Ferret. Le glacier de Pré de Bar, une langue glaciaire parfaite, accompagne le marcheur jusqu’au val Ferret italien.

Le sentier panoramique devant les Grandes Jorasses, cette face sud du mont Blanc, est une pure merveille. C’est le règne du granit et des alpages: région d’Arnuva et alpages de Malatral puis d’Armina. Ne pas manquer la table d’orientation face au mont Chétif où la vue est incomparable. Surplombant Courmayeur, le magnifique refuge Bertone (le plus beau!) construit en 1982 en mémoire du grand alpiniste italien Giorgio Bertone, est renommé pour son hospitalité et sa restauration soignée. En passant à Courmayeur, il faut déguster les délicieuses glaces italiennes. C’est l’enchantement du Val Veni! Le lac Combal se forme au pied de l’énorme glacier de Miage. Un peu plus haut, c’est le glacier de la Lée Blanche. Grandiose!

RETOUR EN FRANCE

La montée au col de la Seigne, surplombée par les Pyramides calcaires et le glacier de l’Estelette, nous ramène en France. Descente à travers les alpages jusqu’à la Ville des Glaciers dans la région du Beaufortain. Le fromage Beaufort chez l’alpagiste est un incontournable. Le passage au col des Fours mène au célèbre refuge du Bonhomme.

La descente au travers de la réserve naturelle des Contamines conduit à l’alpage de Miage tapi sous les éblouissants Dômes de Miage. Puis, on rejoint Les Houches en passant par le col de Voza. La boucle est refermée, le Tour du Mont-Blanc est terminé!

CONSEILS PRATIQUES

http://www.autourdumontblanc.com pour préparer l’itinéraire et boucler votre tour du Mont-Blanc (refuges, gîtes et auberges).

Utiliser les topoguides, suivre le balisage et éviter de prendre des raccourcis qui détériorent les sentiers et qui peuvent être dangereux.

Équipement: Prévoir un bon sac à dos, des vêtements chauds et imperméables, de solides chaussures de marche montantes et étanches ainsi que des bâtons de marche.

Boussole et GPS sont recommandés, surtout en cas de brouillard soudain et autres conditions météo défavorables.

Horaire de marche: en terrain plat, on évalue la vitesse de déplacement d’un bon marcheur à 4 à 5km/h alors qu’en montagne, il faut compter 300m/h à la montée et 400 à 500m/h à la descente.

CLIMAT

Le début de l’été est une bonne période pour se rendre en Inde du Nord en évitant la mousson qui sévit plus au sud et avec des températures de plus en plus supportables, à mesure qu’on atteint les montagnes.

TRANSPORT

Vols Montréal-Delhi via Francfort ou Zurich avec Lufthansa ou Air Canada, via Paris avec Air France; réservez par Internet pour les premières classes en train (peu chères, repas compris); réservation sur place pour les bus (attention aux revendeurs).